Escapade # 2
Repartir pour Paris toutes les deux. Bavarder en bonne compagnie dans le train. Flâner de la rue Mouffetard à celle des rosiers. Passer devant - il n'y a pas de hasard - un chouette bar. Y être raisonnable sur le plat, mais abuser au dessert. Et y boire un délicieux mélange de thé, rhubarbe, cerise, figue, violette. Apprécier les cuirs usés. Voir les expos de la maison européenne de la photographie : Autour de l'extrême qu'il soit social, biologique, scientifique ou esthétique, I comme Image, un choix de photos de Marc Riboud par Catherine Chaine sous forme d'abécédaire (et que j'aurais bien montrer à mes élèves...), et le travail de Marie Bovo, où j'ai été captivée par les déambulations d'une pastèque dans les ruelles d'une ville coréenne... Cette fois boire un verre. Puis aller prendre place au théâtre de l'Atelier. Attendre que le rideau se lève sur celui pour qui nous avions fait le chemin. Le voir encore différent, dans ce nouveau rôle. Ne pas reconnaître sa voix qu'on penserait différencier entre mille, car il prend celle d'un homme qui souffre. D'un homme, étranger ici, qui voudrait créer "le syndicat international pour la défense des loulous pas solides", d'un homme qui ne peut pas jouir car il a "trop d'histoires derrière la tête". Dans un long monologue, la tête ensanglantée, le trouver très très bien. Voir aussi juste devant nous Louis Garrel poser sa tête sur l'épaule de Valéria Bruni-Tedeschi pendant la pièce. Avoir juste le temps d'applaudir dignement le beau Romain. Et descendre les rues de la butte en courant pour attraper le train du retour. Dans son lit, avoir du mal à fermer les yeux sur cette délicieuse journée partagée.