pas encore

Parce que je n'ai que 6 ans de carrière, parce qu'il y a tellement de choses à faire avec les élèves, parce que j'adore mes collègues, parce que j'ai envie de me battre pour ce métier, je ne craquerai pas tout de suite. Mais oui, l'institution fait peu de cas de nous. Car l'aide personnalisée ne remplacera pas les rased mais coûtera moins cher. Car pendant que les nouveaux reçus aux concours seront immédiatement 4 semaines dans nos classes, nous ne recevrons pas non plus de formation, nous "réfléchirons en équipe". Parce qu'il faut remplir plusieurs fois de suite d'énormes dossiers pour les élèves en difficulté, qu'on doit justifier de ce qu'on fait pour eux, mais que parfois, toujours non-lecteurs à 13 ans, on les laisse refaire un énième CE2 auquel ils ne comprennent rien, parce qu'il n'y a pas de place dans les classes spécialisées (c'est du vécu). Parce que l'importance du langage citée dans les programmes, où en est-elle dans une classe de petite section à 32 ? Parce que dans le cadre d'un éventuel changement des rythmes scolaires, on nous fait consulter les parents, entendre leur avis par écrit dans des dossiers que NOUS leur faisons remplir, alors que nous ne devons piper mot. Car...

L'institution fait peu de cas de nous, et c'est assez désagréable/frustrant/décourageant/voire humiliant.

Comments

[L]

Comme Maja je peux remplacer élève par patient... Et je rajoute toute mon admiration pour vous, et toute mon inquiétude pour plus tard. Pour mes enfants. Et pour nos patients justement (qui ont besoin des RASED, qui font un Nième CP, qui ont besoin d'une AVS ou d'un PAI...)

[ln]

tiens j'ai pas lu cet article.
tout les décisions prises actuellement n'ont que des visées économiques...
ça ne s'arrange pas non plus dans le second degré...

[maja]

je peux remplacer "élèves" par "patients"...et tu as tout dit...

[carine]

Tout est dit et bien dit.
J'apprécie particulièrement le ton de cet article, si réaliste. Je me reconnais parfaitement dans ces propos.

[Chachou555]

Tellement de pensées, un tourbillon dans mon crane qui m'étourdit, mon souffle manque, mon cœur est lourd
Le choix de ce métier du cœur, un métier de conviction et pourtant tout est fait pour que notre confiance, notre espérance en chaque individus nous quittent peu à peu
J'y crois, j'ai envie d' croire mais j'ai tellement peur..
Surtout de l'année qui m'attend