some time for reading
Dans Le goût des pépins de pomme, de Katharina Hagena, il y a une vieille maison, celle de la grand-mère, avec son jardin, où ont grandi plusieurs générations de filles. La maison craque, les pommiers fleurissent, les adolescentes complotent, les enfants devenus adultes veillent, la grand-mère perd la mémoire, et Iris, dernière de la lignée, fait le tri dans les souvenirs. J'aime ces histoires, les morceaux de vie, les liens, la transmission. Il m'a manqué un peu de piquant, un peu d'intensité dans le regard pour m'emballer, mais une lecture agréable.
J'ai vu La belle personne et La fidélité. Je voulais retourner à la source, ma soeur m'a offert La princesse de Clèves. De la vertu, de la vertu, de la vertu ! Dans la première partie du livre, l'entrée des trois amoureux au coeur de l'histoire est bien moins narrée que tous les liens tissés, les ressentiments et les entremises parmi les courtisans... Cet attrait pour les personnes les plus riches et les plus en vue de notre société n'est donc pas né au siècle dernier !
J'ai trouvé dans une maison de la presse bretonne un magazine que je ne connaissais pas, aux sujets variés et pas trop futile : Clés.
Et je suis au milieu de L'année brouillard de Michelle Richmond. Une jeune femme porte quelques secondes le regard au-delà de l'enfant qui l'accompagne, sur une plage, et celle-ci disparaît. La petite Emma est la fille de l'homme qu'elle doit bientôt épouser. Bien sûr la machine policière se met en branle et les recherches sont lancées. Abby, elle, sonde sa mémoire : quel élément dont elle devrait se souvenir l'aiderait à retrouver cette petite fille qu'elle aime profondément ? Le temps passe. Quelle vie est possible ? Est-ce une vie ? Abby ne peut se résoudre à renoncer à chercher Emma et continue à réfléchir à la mémoire, au souvenir visuel , et à ce qui l'attache à cette enfant. J'aime beaucoup l'écriture de l'auteure, qui, bien qu'américaine, envisage les relations entre ses personnages uniquement au ressenti, sans véhiculer toute l'organisation sociale.
Et ce ne serait pas raisonnable du tout que je passe mon après-midi derrière la fenêtre au soleil, à le finir...